21 de septiembre de 2011

CORRESPONDENCIA ANNA ROSSELL-XEC MARQUÈS (21-09-2011)

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CARTA D'ANNA ROSSELL AL TEÒLEG I SALESIÀ XEC MARQUÈS (21-09-211) /
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CARTA DE ANNA ROSSELL AL TEÓLOGO Y SALESIANO XEC MARQUÈS (21-09-2011)

Al original catalán sigue su traducción al español
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Tertúlia-esmorzar amb amics a El Masnou. D'esquerra a dreta, Juan Carlos Ingunza, Amelia Díaz, Manolo Ávila, Marcelo Díaz i Anna Rossell (juliol, 2011) / Tertulia-desayuno con amigos en El Masnou. De izquierda a derecha,  Juan Carlos Ingunza, Amelia Díaz, Manolo Ávila, Marcelo Díaz y Anna Rossell (julio, 2011)
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Mi carta a Xec Marquès es la respuesta al requerimiento que él me hacía de darle mi opinión sobre un texto específico, la Declaración de la Comisión de Reconciliación Nacional de la República de Guinea, que se ha hecho público recientemente con la intención de pacificar el país de cara a los comicios convocados el próximo noviembre. Como quiera que el país ha vivido desde los años setenta graves convulsiones sociales y fases de aguda violencia, el documento adquiere especial relevancia. Por ello lo copio a continuación en su integridad, pues mi carta hace constante referencia a él:

Guinée, en route vers la réconciliation nationale:

MESSAGE DE LA COMMISSION DE RÉCONCILIATION NATIONALE LUE PAR MONSEIGNEUR VINCENT KOULIBALY, ARCHÊVEQUE DE CONAKRY


Chers compatriotes, Le message que nous vous adressons aujourd’hui est une invitation à vous mettre en route avec nous, vers la réconciliation nationale. Avant de commencer, nous livrons à votre méditation cette définition du mot « réconciliation » : Se réconcilier signifie refaire des liens entre des personnes ou groupes d’individus brouillés en raison d’actes qualifiés d’inhumains et d’injustices, faire cesser le désaccord qui existe entre eux. La réconciliation se comprend comme un processus ou une mise en route comprenant un ensemble d’actions concrètes et de moyens adaptés à mobiliser en vue de réaliser ce but.

Il est clair que pour mener à bien ce processus de réconciliation, on n’a besoin ni de propagande, ni de slogan, ni d’organiser des « mamaya », encore moins de folklore, mais d’abord d’une prise de conscience claire de notre responsabilité personnelle ou collective dans cette situation qui appelle à une urgence de réconciliation.

Si vos Représentants Religieux, Elhadj Mamadou Saliou Camara, Iman de la Grande Mosquée Fayçal de Conakry et Monseigneur Vincent COULIBALY, Archevêque de Conakry, ont accepté, à la demande du Chef de l’Etat, le professeur Alpha Condé, de conduire cette marche à la tête de notre cher peuple de Guinée, c’est en considérant cette mission et cette responsabilité comme une volonté de Dieu. Nous sommes des Chefs Religieux musulman et Chrétien et à ce titre, nous n’avons pour force d’appui que notre foi et notre confiance en Dieu, un Dieu clément et miséricordieux, qui se met en route avec nous sur le chemin de l’exode, du pèlerinage vers la terre promise de la vérité, de la justice, du pardon, de la réconciliation et de la paix. Nous ne sommes pas des hommes politiques, nous ne sommes donc animés d’aucune ambition personnelle de promotion politique ou sociale, nous voulons tout simplement, en toute humilité et vérité, conscients de nos propres limites humaines, servir la cause de notre pays, de nos populations guinéennes, sans distinction d’opinion politique, d’ethnie et de religion. Avec vous, croyants musulmans et chrétiens, nous voulons écrire de nouvelles pages dans l’histoire de notre pays en nous libérant des chaînes du passé et en proclamant ensemble, dans cette démarche de foi, que rien n’est impossible à Dieu.

Faut-il rappeler, dès ici, que l’article 2 du décret D/2011/192/PRD/SGG du 24 juin 2011, portant création de la Commission de Réflexion sur la Réconciliation Nationale , affirme l’indépendance de cette commission dans ses activités ? A ce titre, nous pouvons vous donner aujourd’hui l’assurance que nous respecterons scrupuleusement le contenu de ce décret.

Il faut rappeler aussi que les souffrances des guinéens pendant de nombreuses années ont atteint Dieu. Puisque nous sommes ses créatures. C’est pour cela que nous avons choisi le 28 septembre 2011, comme JOURNEE DU PARDON A DIEU. Avant de parler de nous-mêmes, et de chercher à nous réconcilier entre nous, commençons par nous tourner vers Dieu, pour demander sa miséricorde et sa bénédiction. Commençons par nous réconcilier avec Dieu. Telle est l’activité que nous vous proposons, chers compatriotes, avant d’entamer le travail de notre commission.

En vous invitant aujourd’hui à célébrer cette JOURNEE DU PARDON A DIEU, permettez-nous, avant de nous mettre à votre écoute, de vous présenter quelques réflexions pour vous indiquer le sens de notre marche vers la réconciliation nationale.

L’appel à la réconciliation nationale est le cri d’espoir de tous les guinéens. Mais comment en sommes-nous arrivés à cette situation d’urgence de réconciliation ?

La réponse à cette question, n’est-elle pas à chercher dans l’histoire politique de la Guinée , animée par les différents acteurs qui ont assumé des responsabilités dans la gestion politique et administrative du pays ?

Si des crimes horribles ont été commis à certaines étapes douloureuses de notre histoire, n’est-ce pas parce qu’à ces étapes dramatiques, la gouvernance politique et administrative a connu des dérives préjudiciables à la dignité humaine et à la justice sociale ?

Si la responsabilité suprême de ces crimes doit être attribuée à ceux qui détenaient le pouvoir suprême et qui auraient donné des ordres à exécuter, est-ce que des groupes sociaux et des individus n’ont-t-ils pas largement bénéficié des avantages matériels, financiers, économiques et sociaux des différents régimes politiques, sous la protection d’une impunité politique ?

Ces complicités actives ou passives n’élargissent-elles pas déjà le champ d’une responsabilité collective ?

En effet, nous guinéens, dans l’histoire de notre pays, galvanisés par l’idéologie de l’heure, qui prenait parfois des formes d’exclusion et d’intolérance politique, n’avons-nous pas tous crié pendant des décennies, à gorge déployée ; « A bas ! Au poteau ! » en dansant et chantant sous les cadavres des pendus ; des guinéens, dans des tribunaux « populaires et révolutionnaires », des PRL de l’époque, n’ont-ils pas dénoncé, condamné et livré d’autres guinéens, de toutes les ethnies, de toutes les régions, de toutes les conditions sociales, de toutes les religions, à la torture, à la mort, à l’exil clandestin, à l’expropriation des biens, à la dissolution des familles, des foyers, exprimant ainsi une solidarité approuvant des crimes odieux, en vue de préserver leurs propres vies dans une conscience de lâcheté ?

Dans un passé récent, n’avons-nous pas assisté, impuissants ou souvent acteurs, aux événements de juillet 1985, de janvier et février 2007, du 28 septembre 2009?

D’un régime à un autre, malgré l’évidence des situations de violations flagrantes des droits de l’homme, des groupes d’intérêt, n’ont-ils pas été solidaires des tueries successives et des éliminations à caractère racial et arbitraire d’autres guinéens, en tirant profit des « dépouilles des vaincus », du chaos politique, social et administratif ?

D’un régime à un autre, n’avons-nous pas bradé le patrimoine national en hypothéquant ainsi la politique de développement économique et social de notre pays ?

D’un régime à un autre, n’avons-nous pas laissé prospérer les réseaux de trafiquants de drogue dans tous les rouages de la société guinéenne, uniquement préoccupés de nous construire des empires personnels et familiaux de puissance économique et financière au milieu de la pauvreté et de la misère de l’ensemble de la population guinéenne ?

D’un régime à un autre, des guinéens ne continuent-ils pas à se rejeter les uns sur les autres les responsabilités des violences, des injustices sociales et des massacres de vies humaines et de biens, comme pour s’amender d’une responsabilité personnelle et collective ?

Malgré ces évidences de barbarie, de « crime contre l’humanité », est-il salutaire pour la Guinée , chers compatriotes, de remuer la « boue » qui a tâché notre conscience personnelle et collective, et de s’engager, sous la pression instinctive d’une exigence impérative de vérité et de justice, de réparation, dans l’aventure d’une procédure judiciaire qui ouvrirait la porte à des règlements de compte interminables, et rendrait encore plus fragile le tissu social si gravement fracturé ? Qui jugera qui, dans cette situation complexe globale et inextricable de solidarités et de complicités ? Qui prétendra avoir les mains et la conscience pures, quand les bourreaux deviennent des victimes, et quand les victimes deviennent des bourreaux, dans le cercle infernal des vengeances ?

Chers compatriotes, en exprimant cet avis, nous n’entendons nullement donner notre caution à l’impunité, mais pour y parvenir, notre marche vers la réconciliation nationale ne doit-elle pas, au contraire, nous porter à assumer ensemble la responsabilité collective des crimes de ce passé douloureux ? N’est-il pas temps de nous ressaisir, de nous remettre au travail, et d’engager un dialogue de réconciliation sous « l’arbre à palabre » africain, qui conduirait à aménager des dispositions préventives contre l’impunité, contre l’injustice sociale, contre la mauvaise gestion, en un mot contre la mauvaise gouvernance , en vue de crier ainsi ensemble « plus jamais çà », dans une volonté consensuelle, fondée sur la vérité de bâtir une société réconciliée avec les aspirations légitimes de l’homme ?

Nous sommes donc persuadés, à la lumière de notre cheminement politique, que le problème de la réconciliation ne concerne pas les relations entre les différentes composantes de la population guinéenne, si intimement intégrées dans les familles et les pratiques religieuses musulmanes et chrétiennes. L’épicentre de la réconciliation se situe dans la nature des relations entre les gouvernants et les gouvernés souvent manipulés et livrés comme proies faciles aux appétits matériels insatiables de leurs gouvernants et de leurs leaders politiques, car l’acquisition du pouvoir politique et administratif, en Afrique, demeure un tremplin, non pour servir la nation, mais pour s‘assurer une promotion matérielle, économique et sociale, au grand mépris des citoyens naïfs et de bonne foi, sans cesse mobilisés pour le soutien d’un régime ou d’un parti, dont les ambitions sournoises et parfois machiavéliques, sont habilement enveloppés dans un langage et des slogans démagogiques appropriés à cet effet.

Pour quelles raisons, en effet, des guinéens, d’un régime à un autre, ont osé défier tous les risques au prix de leurs vies, sinon pour réclamer, au nom des aspirations inaliénables de l’homme, une meilleure gouvernance politique, administrative et économique ?

Pour quelles raisons encore, des populations africaines, qui vivaient ensemble depuis des décennies se sont-elles réveillées un jour pour se regarder en ennemis, pour devenir des génocidaires, si ce n’est sous l’effet du venin de l’idéologie politique, de la manipulation d’un régime et des leaders politiques, de la mauvaise gouvernance, inoculée dans les veines de ces populations ?

En attendant de nous mettre attentivement à l’ écoute de toutes les composantes de la population guinéenne avant de faire des recommandations concrètes, en vue d’ouvrir des chemins de réconciliation à parcourir ensemble, étape par étape, patiemment et résolument, nous vous demandons de nous accompagner de votre prière fervente et incessante, car le chemin de la réconciliation passe tout d’abord par la conversion du cœur de l’homme, par notre disponibilité sincère à collaborer à la volonté de Dieu, et la volonté de Dieu, c’est de réhabiliter l’homme guinéen dans sa dignité. C’est pour cette raison que nous commençons notre marche par la célébration de la journée du pardon à Dieu.

En nous mettant en route avec vous vers la réconciliation nationale, nous voulons attirer votre attention sur les exigences qui sont attachées à notre démarche commune. Le chemin de la réconciliation sera long à parcourir. Il ne se limitera pas à organiser des ateliers, des séminaires, des journées de concertations, qui n’ont souvent aucun impact sur la vie sociale et sur les relations entre les gouvernants et les gouvernés dans notre Afrique où il y a encore de nombreux analphabètes.

En relisant en effet, les exhortations successives faites à l’occasion des Journées Nationales de Dialogue et d’Initiatives organisées à Conakry du 12 au 14 Août 2008, nous trouvons matière à réflexion pour nous sortir de nos illusions.

Dans le discours de solidarité de la CEDEAO , prononcé au nom de Dr Mohammed Ibn Chambas, nous lisons ces lignes pertinentes : « Permettez-moi, Mr. Le Président, de soutenir que nos archives en Afrique rebondissent de discours, des déclarations et des résolutions. Mais c’est la volonté et l’application qui nous manquent. La Guinée , dont certains parmi nous sont toujours fiers, peut s’en dépasser… Sans doute, la Guinée a une histoire riche, un passé glorieux et un peuple fier. Depuis janvier/février 2007 – le vocabulaire « changement » est devenu un mot que tout le monde connaît en Guinée. Nous avons aperçu notre image, notre réflexion dans le miroir du temps et nous nous sommes rendus compte de la nécessité de changer. Nous avons décidé de changer pour le mieux, pas nécessairement changer d’apparence, mais notre moyen de réagir aux problèmes de croissance et de diriger nos affaires dans tous les domaines, surtout au niveau politique, économique et social… En conclusion, la Guinée peut tirer des leçons de son illustre passé et ses expériences récentes. Pourtant, elle peut aussi éviter le danger de s’attacher trop à son ombre. Un oiseau perché au sommet d’un arbre et qui s’absorbe à admirer son ombre y restera longtemps. Cependant, pour qu’il gagne l’altitude, l’oiseau est obligé d’abandonner son ombre. Ce dialogue, j’en suis persuadé, nous montrera une voie nouvelle pour actualiser les bons rêves de l’indépendance et nos aspirations actuelles. Selon un illustre leader africain très respecté, le feu Président Félix Houphouët-Boigny de la Côte d’Ivoire :. ″ Ce n’est pas la coquille de l’indépendance qui compte ; ce sont les contenus : les contenus économiques, les contenus sociaux et les contenus humains″.»

Le Représentant d’IFES à cette rencontre abonde dans le même sens : « Nous sommes aussi conscients que cette concertation sociale n’est pas la première. Il y a lieu ici de souligner les nombreuses initiatives à cet égard depuis ces dernières années, que ce soient les forums sociaux, le Forum des Forces Vives en 2006, les Tables rondes des Acteurs de Développement et tout récemment le Forum de la Société Civile , et les documents que vous avez reçus en font état.

Nous pouvons affirmer qu’avec ces rencontres, tous les problèmes de la Guinée ont été identifiés et des diagnostics clairs ont été posés. Ces journées devraient permettre maintenant de passer à un cran supérieur, c’est-à-dire la réalisation… »

Notre vigilance a été également alertée par le Coordinateur Résident du Système des Nations Unies en Guinée : « Permettez que je vous rappelle que les braves populations, sur l’ensemble du territoire national, ont émis des préoccupations sérieuses quant à l’issue des Concertations de Proximité.

Elles se sont demandées, et probablement continuent à le faire en se disant : ″ Est-ce la montagne ne va pas accoucher d’une souris ?″. Cette préoccupation interpelle tous les acteurs que nous sommes. Faisons en sorte que ce que nous avons laborieusement mené ensemble au cours de ces trois mois ne soit pas ″une rencontre de plus…″ »

Chers compatriotes, ces paroles que nous venons de réécouter ensemble doivent nous renvoyer à nous-mêmes, à notre responsabilité personnelle et collective, à notre amour sincère de notre patrie. Que chacun de nous et tous ensemble, nous nous posions la question suivante : « Est-ce que je suis sincèrement disposé à me réconcilier avec mes frères et sœurs guinéens ? Est-ce que je suis disposé à adhérer de tout mon cœur, de tout mon esprit, de toutes mes forces et de toute mon âme, aux conclusions auxquelles nous parviendrons ensemble, au bout de notre longue marche ?

Qu’il nous soit permis également de soumettre à votre respectueuse attention deux remarques fondamentales.

La première concerne la pédagogie que nous proposerons pour guider et éclairer notre marche.

Elle n’épousera pas nécessairement nos pratiques habituelles, car elle sera fondée essentiellement sur le concept culturel de notre vivre ensemble dans nos sociétés africaines. Ne faut-il pas reconnaître, à cet égard, que nous nous complaisons trop facilement, depuis l’avènement du souffle démocratique en Guinée et en Afrique, dans des concepts totalement étrangers à nos traditions, à nos coutumes, répétant des slogans, des idéologies fabriqués ailleurs et réajustés techniquement et mécaniquement, comme des logiciels, à notre situation particulière ?

Que signifie, par exemple, pour la majorité des guinéens analphabètes, les concepts de « démocratie », de « gouvernance », de « Société Civile », de « mouvement citoyen », de « forces vives », de « leaders d’opinion », etc. ? Quelles sont les valeurs sur lesquelles reposent la régulation de nos sociétés africaines, dans la conception d’une démocratie africaine consensuelle qui se construit sous l’ « Arbre à palabre » ? Que chacun de nous soit renvoyé aux traditions, aux coutumes, aux usages de nos différentes ethnies dans les diverses situations sociales, pour y découvrir les valeurs fondamentales et séculaires de la vie commune africaine.

Nous privilégierons donc les sentiers culturels dans notre pédagogie de la marche vers la réconciliation. Cette attitude n’est pas une fermeture à l’accueil des valeurs de la « mondialisation », à l’écoute de toute institution de bonne volonté désireuse de nous accompagner sur le chemin de la réconciliation nationale. Les portes de la Commission provisoire de réflexion sur la Réconciliation Nationale sont ouvertes pour l’écoute de toute initiative et expérience.

La deuxième remarque concerne la place de nos sages dans la régulation de la vie de nos communautés, des sages dont le rôle est souvent réduit à des apparitions folkloriques pour les besoins de la cause politique. Nous voulons les réhabiliter dans leur dignité et leur vocation fondamentale de dépositaires de la sagesse africaine, qui a permis de préserver notre identité culturelle. Nous voulons qu’ils occupent une place particulière dans la collaboration à l’entreprise de réconciliation nationale, dans la transparence de la recherche de la vérité, de la fidélité à nos valeurs culturelles, échappant aux manipulations politiques, résistant à la tentation matérielle et à la corruption morale.

Avant de terminer, nous tenons à lancer un appel à tous les organes et organismes nationaux et internationaux de pression médiatique, associative, politique, institutionnelle et culturelle, afin qu’ils nous facilitent le travail, dans la discrétion, le respect de notre pédagogie et de notre stratégie qui s’articulent sur quatre temps :

le temps de la prière pour implorer la lumière de Dieu sur notre route, le temps de l’écoute de toutes les composantes de la population guinéenne sur le terrain, le temps de la réflexion sur la récolte de l’écoute, le temps des recommandations finales, en vue d’une mise en application concrète des orientations scellées par un consensus national. Nous leur demandons de s’abstenir de préjuger de nos intentions en créant ainsi un climat de suspicion et d’intoxication défavorables à l’accueil de notre mission de réconciliation.

Nous souhaitons vivement que s’instaure une sorte de période de trêve nationale, qui fait éviter toute parole et comportement de provocation, toute démarche, à travers les mouvements de soutien, les meeting officiels des partis politiques et du gouvernement, qui contribuent à aviver les frustrations ou à véhiculer des idéologies néfastes pour notre détermination de bonne volonté au dialogue de réconciliation.

Chers compatriotes, c’est en votre nom de croyants musulmans et chrétiens que nous sommes mandatés pour cette mission historique de réconciliation nationale. Le défi est donc lancé à la capacité de la religion dans notre pays à être un facteur déterminant de rassemblement dans la construction harmonieuse de notre société guinéenne, dans la vérité, la justice, la solidarité, la paix et l’amour du prochain.

Que Dieu accorde sa bénédiction à notre marche vers la réconciliation nationale, Amen !

Elhaj Mamadou Saliou CAMARA, Imam de la Grande Mosquée Fayçal de Conakry

Son Excellence Monseigneur Vincent COULIBALY, Archevêque de Conakry

Transcription et décryptage, guinee24.com


MI RESPUESTA:
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Al texto catalán sigue su traducción al español.
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(Catalán)

El Masnou, 20-09-2011

Estimat Xec,

gràcies per haver-me enviat aquesta Declaració de la Comissió de Reconciliació Nacional de la República de Guinea (Guinea-Conakry) i per la confiança que diposites en el meu criteri i la meva limitada capacitat d’anàlisi de la situació. Sempre m’has donat senyals clars que valores la meva opinió, però tractant-se de qüestions alienes a la meva experiència i tenint en compte el desconeixement que jo tinc de les realitats africanes i concretament del país implicat, encara em sento més afalagada per l’expectativa que tens de la meva valoració del document. Gràcies.

Vagi per davant que m’he fet el propòsit de apropar-me a valorar el text sense haver llegit encara la teva opinió sobre el particular, que també m’has enviat. He volgut provar de plasmar la meva impressió de manera directa i sense la teva influència. Penso que la reflexió pot ser més àmplia i profunda si la faig en dues fases: primer assajar de digerir la impressió que m’ha causat a mi i després afegir la teva a la meva pròpia per comparar finalment les duen entre si.

En primer lloc hi ha una qüestió important que no em queda clara: la Declaració duu el títol: “Message de la commission de réconciliation nationale lue par Monseigneur Vincent Koulibaly, Archevêque de Conakry”, la qual cosa dóna a entendre que l’arquebisbe de Conakry llegeix el document consensuat per la Comissió de Reconciliació Nacional, que se suposa que formen representants de TOTS els sectors de la societat. Però al final del document només hi ha les signatures dels dos representants religiosos, el cristià i el musulmà, cosa que d’altra banda també reforça el fet que el nom de l’arxiu electrònic digui: “Doc chef religieux...”. Per la manera en què està redactat tendeixo a pensar que no només són ells dos els que han confegit el document... . No sé. Bé, en tot cas, vaig al gra:

En general el text m’ha agradat molt, per moltes raons: Està molt ben estructurat i exposa gradualment el que pretén: de més general a més concret, toca punts que considero essencials, defuig amb molta cura i intel·ligència temes i paraules perillosos que podrien aixecar suspicàcies i despertar hostilitats enlloc de reconciliar, té en compte tota la població guineana (no deixa ningú fora), està escrit amb claredat d’exposició, és didàctic i està pensat amb neutralitat i lucidesa de ment. Aquestes són les característiques generals que n’he extret.

Dit això passo a barallar-me amb punts concrets:

M’agrada la manera d’estructurar el text, pas a pas, gradualment, assegurant-ne la comprensió profunda; m’agrada aquest començament, que es demana què vol dir “reconciliació” i analitza el significat de la paraula. Un cop queda clar el punt de partida, comença la reflexió sobre el mètode, la manera, el COM fer-ho, COM reconciliar-se.

Tu em coneixes i ja t’ho pots imaginar venint de mi: en alguns moments em sembla molt repetitiu en l’esment de Déu i la voluntat de Déu i el perdó de Déu i la reconciliació amb Déu, etc. etc. (pobre Déu!). Sobre tot al principi (tot plegat el que fa referència a Déu vénen a ser gairebé dues pàgines, que tenint en compte que el total són sis... Déu n’hi do! –altre cop, pobre Déu! I és que el pobre el fem servir per a tot i més-).

No vull dir que no sigui un punt important -fins i tot importantíssim- del document que es faci referència al fet que per reconciliar-se amb els éssers humans primer cal demanar perdó a Déu. Ben al contrari, aquest és un dels aspectes que m’ha agradat, i molt. Perquè, malgrat que em considero molt desconeixadora dels països africans, sé que, en general, tot el continent africà és molt religiós. De manera que crec que fan ben fet els qui, conscients de la realitat en què estan immersos, la tenen en compte, la respecten i actuen en conseqüència. D’altra banda –i amb independència d’això que acabo de dir: que els africans són tradicionalment molt religiosos-, crec que l’al•lusió a la reconciliació amb Déu com a condició prèvia per començar la reconciliació amb el proïsme, també es pot fer extensible a qualsevol societat humana, fins i tot a aquelles no tan o gens religioses. Perquè, si ho traduïm a termes laics, la “reconciliació amb Déu” pot entendre’s com el fet de fer examen de consciència, com un exercici d’introspecció, una reflexió que implica el reconeixement de la pròpia culpa. Reconèixer la implicació d’un@ mateix@ per activa o per passiva en els abusos, les agressions, l’explotació, la violència, l’odi, les morts... és indubtablement allò més necessari abans de donar el proper pas, que seria apropar-se a l’altr@ per tal d’evitar en un futur que es repetissin els mateixos abusos i violacions. En aquest sentit –i tret de la recurrència insistent a Déu- m’ha semblat molt intel·ligent, culturalment i psicològicament parlant, aquesta al·lusió a demanar el perdó del Totpoderós.

M’ha agradat molt també que la segona reflexió immediata que fa el text és un repàs dels moments de violència i enfrontaments de la història més recent del país, alhora que fa veure la dificultat de separar culpables d’innocents, perquè en molts casos la frontera entre els uns i els altres es difumina molt gradualment, els graus d’implicació són molts, i pocs són els que directament o indirecta no són d’alguna manera també culpables amb major o menor grau de complicitat.

Arribat a aquest punt jo pensava que el comunicat preparava el camí per dir que, allà on no es poden determinar clarament els culpables tampoc no hi pot haver condemna per a aquests, perquè tothom és culpable en certa manera. Aquest era el perill que jo hi veia: que amb l’excusa de la impossibilitat de separar culpables d’innocents, hom pretengués eximir els responsables de pagar les seves culpes, estalviant-los de passar pels tribunals. Jo pensava que es decantaria per una mena de “Llei de punt i final”. Perquè ho sembla.

El text diu:

"Malgré ces évidences de barbarie, de « crime contre l’humanité », est-il salutaire pour la Guinée , chers compatriotes, de remuer la « boue » qui a tâché notre conscience personnelle et collective, et de s’engager, sous la pression instinctive d’une exigence impérative de vérité et de justice, de réparation, dans l’aventure d’une procédure judiciaire qui ouvrirait la porte à des règlements de compte interminables, et rendrait encore plus fragile le tissu social si gravement fracturé? Qui jugera qui, dans cette situation complexe globale et inextricable de solidarités et de complicités? Qui prétendra avoir les mains et la conscience pures, quand les bourreaux deviennent des victimes, et quand les victimes deviennent des bourreaux, dans le cercle infernal des vengeances?" (La negreta és meva)

Però, dit això, puntualitza:

Chers compatriotes, en exprimant cet avis, nous n’entendons nullement donner notre caution à l’impunité, mais pour y parvenir, notre marche vers la réconciliation nationale ne doit-elle pas, au contraire, nous porter à assumer ensemble la responsabilité collective des crimes de ce passé douloureux ? (La negreta és meva).

Passo a un altre punt:

D’antuvi em va sobtar llegir:

"Nous sommes donc persuadés, à la lumière de notre cheminement politique, que le problème de la réconciliation ne concerne pas les relations entre les différentes composantes de la population guinéenne, si intimement intégrées dans les familles et les pratiques religieuses musulmanes et chrétiennes. L’épicentre de la réconciliation se situe dans la nature des relations entre les gouvernants et les gouvernés souvent manipulés et livrés comme proies faciles aux appétits matériels insatiables de leurs gouvernants et de leurs leaders politiques, car l’acquisition du pouvoir politique et administratif, en Afrique, demeure un tremplin, non pour servir la nation, mais pour s‘assurer une promotion matérielle, économique et sociale, au grand mépris des citoyens naïfs et de bonne foi, [...]." (La negreta és meva).

Em va sorprendre llegir-ho, perquè sempre s’ha sentit a dir que els problemes de confrontació a l’Àfrica vénen donats per les diferències ètniques i els privilegis que l’ètnia que ostenta al poder concedeix a la seva en perjudici de les altres. Però immediatament me’n vaig adonar de la intel·ligència d’aquest enfocament: el comunicat trenca aquest tòpic i canalitza la mirada cap a una altra causa, que entén com la vertadera: la font del mal rau en la relació entre els governants i els governats. En cap moment s’esmenta la paraula “ètnia”. Així diu una veritat com un puny: que la vertadera causa és una qüestió de poder i d’enriquiment personal a costa dels desvalguts, que són la immensa majoria. Això em sembla un exercici d’intel•ligència suprema: qui llegeix / escolta aquest comunicat se n’adona que el problema no només no té res a veure amb les diferències ètniques, sinó que la immensa majoria de la població és víctima del règim de torn, AMB INDEPENDÈNCIA de l’ètnia a què pertany, i la conclusió que en treu és que el que cal és la unió de totes les ètnies contra aquest espoli i aquesta violació dels seus drets. És genial.

També m’ha agradat molt una altre extrem:

El fet que mai no perd de vista la realitat africana i que, lluny de voler copiar models de convivència foranis –els quals esmenta específicament subratllant que són de fora-, fa esment i reclama els valors i les maneres de conviure de les tradicions africanes, retornant així a la població la seva autoestima i aconseguint al mateix temps que la gent senzilla –analfabeta, tal com recorda el text, reivindicant així de manera indirecta el dret a la formació i subratllant la indefensió en què es troba qui no ha gaudit d’aquest dret- comprengui com es pot reconduir la situació i retornar a la convivència pacífica:

"[...] elle [la pedagogia que proposen per aconseguir la reconciliació i la convivència pacífica] sera fondée essentiellement sur le concept culturel de notre vivre ensemble dans nos sociétés africaines. Ne faut-il pas reconnaître, à cet égard, que nous nous complaisons trop facilement, depuis l’avènement du souffle démocratique en Guinée et en Afrique, dans des concepts totalement étrangers à nos traditions, à nos coutumes, répétant des slogans, des idéologies fabriqués ailleurs et réajustés techniquement et mécaniquement, comme des logiciels, à notre situation particulière?

Que signifie, par exemple, pour la majorité des guinéens analphabètes, les concepts de « démocratie », de « gouvernance », de « Société Civile », de « mouvement citoyen », de « forces vives », de « leaders d’opinion », etc. ? Quelles sont les valeurs sur lesquelles reposent la régulation de nos sociétés africaines, dans la conception d’une démocratie africaine consensuelle qui se construit sous l’ « Arbre à palabre »? Que chacun de nous soit renvoyé aux traditions, aux coutumes, aux usages de nos différentes ethnies dans les diverses situations sociales, pour y découvrir les valeurs fondamentales et séculaires de la vie commune africaine." (La negreta és meva).

I més avall:

"[...] la place de nos sages dans la régulation de la vie de nos communautés, des sages dont le rôle est souvent réduit à des apparitions folkloriques pour les besoins de la cause politique. Nous voulons les réhabiliter dans leur dignité et leur vocation fondamentale de dépositaires de la sagesse africaine, qui a permis de préserver notre identité culturelle."

També aquest gest de reconducció cap als valors propis és indirectament una crida a la unió interètnica perquè evidencia que els vertaders problemes es troben en un altre lloc i que cal fer pinya. Però el comunicat no cau en el maniqueisme, no rebutja el que ve de fora, pel sol fet de venir de fora:

"Cette attitude n’est pas une fermeture à l’accueil des valeurs de la « mondialisation », […]"

Per totes aquestes raons el text m’ha semblat també enormement pedagògic, a més d’intel•ligent, realista i honrat.

Ignoro com acollirà la majoria dels ciutadans guineans aquesta no al·lusió a les ètnies; penso que és possible que algun@s ho entenguin com una provocació. Però fer-ho hagués atiat sens dubte el foc de l’odi i hagués aconseguit precisament tot el contrari del que es proposa el text.

T’envio en primer lloc aquest meu comentari, abans de llegir el teu. Un cop ho hauré fet, t’enviaré la meva resposta a les teves reflexions.

Una forta abraçada,

Anna
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CARTA DE ANNA ROSSELL AL TEÓLOGO Y SALESIANO XEC MARQUÈS (20-09-2011)
Traducción al español de Anna Rossell

El Masnou, 20-09-2011

Querido Xec,

gracias por haberme enviado esta Declaración de la Comisión de Reconciliación Nacional de la República de Guinea (Guinea-Conakry) y por la confianza que depositas en mi criterio y mi limitada capacidad de análisis de la situación. Siempre me has dado señales claras de que valoras mi opinión, pero tratándose de cuestiones ajenas a mi experiencia y teniendo en cuenta el desconocimiento que yo tengo de las realidades africanas y concretamente del país implicado, aún me siento más halagada por la expectativa que tienes de mi valoración del documento. Gracias.

Vaya por delante que me he hecho el propósito de acercarme a valorar el texto sin haber leído aún tu opinión sobre el particular, que también me has enviado. He querido intentar plasmar mi impresión de modo directo y sin tu influencia. Pienso que la reflexión puede ser más amplia y profunda si ila hago en dos fases: primero intentar digerir la impresión que me ha causado a mí y después añadir la tuya a la mía propia para comparar finalmente las dos entre sí.
En primer lugar hay una cuestión importante que no me queda clara: la Declaración lleva el título: “Message de la commission de réconciliation nationale lue par Monseigneur Vincent Koulibaly, Archevêque de Conakry”, lo cual da a entender que el arzobispo de Conakry lee el documento consensuado por al Comisión de Reconciliación Nacional, que se supone que forman representantes de TODOS los sectores de la sociedad. Sin embargo al final del documento únicamente constan las firmas de los dos representantes religiosos, el cristiano y el musulmán, lo cual por otro lado también refuerza el título del archivo electrónico: “Doc chef religieux...”. Por el modo en que está redactado tiendo a pensar que no sólo son ellos dos quienes han concebido el documento... . No lo sé. Bien, en todo caso, voy al grano:

En general el texto me ha gustado mucho, por muchas razones: Está muy bien estructurado y expone gradualmente lo que pretende: de más general a más concreto, toca puntos que considero esenciales, rehúye con mucha cautela e inteligencia temas y palabras peligrosos que podrían despertar suspicacias y activar hostilidades en vez de reconciliar, tiene en cuenta a toda la población guineana (no deja a nadie fuera), está escrito con claridad de exposición, es didáctico y está pensado con neutralidad y lucidez mental. Éstas son las características general que he extraído del texto.

Dicho esto paso a pelearme con puntos concretos:

Me gusta la manera de estructurar el texto, paso a paos, gradualmente, asegurando su comprensión profunda; me gusta este comienzo, que se pregunta qué significa "reconciliación" y analiza el sentido de la palabra. Una vez aclarado el punto de partida, comienza la reflexión sobre el método, la manera, el COMO hacerlo, COMO reconciliarse.

Tú me conoces y ya te lo puedes imaginar viniendo de mí: en algunos momentos me parece muy repetitivo en la mención de Dios y la voluntad de Dios y el perdón de Dios y la reconciliación con Dios, etc. etc. (¡pobrecito Dios!). Sobre todo al principio (en su conjunto lo que hace referencia a Dios vienen a ser casi dos páginas, que, teniendo en cuenta que en total son seis... ¡Dios bendito! -otra vez salió Dios, pobrecito Dios! Y es que al pobre lo usamos para todo y más-).

Con esto no quiero decir que no sea un punto importante -incluso importantísimo- del documento que se haga referencia al hecho de que para reconciliarse con los seres humanos primero hay que pedir perdón a Dios. Al contrario, éste es uno de los aspectos que me ha gustado, y mucho. Porque, a pesar de que me considero muy ignorante en materia de países africanos, sé que, en general, todo el continente africano es muy religioso. Do modo que creo que hacen bien aquell@s que, conscientes de la realidad en que están inmersos, la tienen en cuenta, la respetan y actúan en consecuencia. Por otrolado -y con independencia de lo que acabo de decir: que l@s african@s son tradicionalmente muy religios@s, creo que la alusión a la reconciliación con Dios como condición previa para abordar la reconciliación con el prójimo, también se puede hacer extensible a cualquier sociedad humana, incluso a aquellas no tan o nada religiosas. Porque, si lo traducimos a términos laicos, la "reconciliación con Dios" puede entenderse como el hecho de hacer examen de conciencia, como un ejercicio de introspección, una reflexión que implica el reconocimiento de la propia culpa. Reconocer la implicación de un@ mism@ por activa o por pasiva en los abusos, las agresiones, la explotación, la violencia, el odio, las muertes... es indudablemente lo más necesario antes de dar el próximo paso, que sería acercarse al / a la otr@ con el fin de evitar en un futuro que se repitan los mismos abusos y violaciones. En este sentido -y dejando aparte la insistente recurrencia a Dios- me ha parecido muy inteligente, culturalmente y psicológicamente hablando, esta alusión a pedir el perdón del Todopoderoso.

También me ha gustado mucho que la segunda reflexión inmediata que hace el texto es un repaso de los momentos de violencia y enfrentamientos de la historia más reciente del país, al tiempo que hace ver la dificultad de separar culpables de inocentes, porque en muchos casos la frontera entre un@s y otr@s se difumina muy gradualmente, los grados de implicación son muchos, y poc@s son quienes directa o indirectamente no son de algún modo también culpables con mayor o menor grado de complicidad.

Llegado a este punto yo pensaba que el comunicado preparaba el camino para afirmar que, donde no se pueden determinar claramente l@s culpables tampoco puede haber condena para estos, porque tdo el mundo es culpable de algún modo. Éste era el peligro que yo veía: que con la excusa de la imposibilidad de separar culpables de inocentes, se pretendiera eximir a l@s responsables de pagar sus culpas, ahorrándoles el paso por los tribunales. Yo pensaba que se decantaría por una especie de "Ley de punto final". Porque lo parece.

El texto dice:

"Malgré ces évidences de barbarie, de « crime contre l’humanité », est-il salutaire pour la Guinée , chers compatriotes, de remuer la « boue » qui a tâché notre conscience personnelle et collective, et de s’engager, sous la pression instinctive d’une exigence impérative de vérité et de justice, de réparation, dans l’aventure d’une procédure judiciaire qui ouvrirait la porte à des règlements de compte interminables, et rendrait encore plus fragile le tissu social si gravement fracturé? Qui jugera qui, dans cette situation complexe globale et inextricable de solidarités et de complicités? Qui prétendra avoir les mains et la conscience pures, quand les bourreaux deviennent des victimes, et quand les victimes deviennent des bourreaux, dans le cercle infernal des vengeances?" (La negreta és meva)

Pero, dicho esto, puntualiza:

Chers compatriotes, en exprimant cet avis, nous n’entendons nullement donner notre caution à l’impunité, mais pour y parvenir, notre marche vers la réconciliation nationale ne doit-elle pas, au contraire, nous porter à assumer ensemble la responsabilité collective des crimes de ce passé douloureux ? (La negreta és meva).

Paso a otro punto:

De entrada me sorprendió leer:
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"Nous sommes donc persuadés, à la lumière de notre cheminement politique, que le problème de la réconciliation ne concerne pas les relations entre les différentes composantes de la population guinéenne, si intimement intégrées dans les familles et les pratiques religieuses musulmanes et chrétiennes. L’épicentre de la réconciliation se situe dans la nature des relations entre les gouvernants et les gouvernés souvent manipulés et livrés comme proies faciles aux appétits matériels insatiables de leurs gouvernants et de leurs leaders politiques, car l’acquisition du pouvoir politique et administratif, en Afrique, demeure un tremplin, non pour servir la nation, mais pour s‘assurer une promotion matérielle, économique et sociale, au grand mépris des citoyens naïfs et de bonne foi, [...]." (La negreta és meva).

Me sorprendió leerlo porque siempre se ha oído decir que los problemas de confrontación en África vienen dados por las diferencias étnicas y los privilegios que la etnia que ostenta el poder concede a la suya en perjuicio de las otras. Pero inmediatamente me di cuenta de la inteligencia de este enfoque: el comunicado rompe ese tópico y canaliza la mirada hacia otra causa, que entiende como la verdadera: la fuente del mal radica en la relación entre los gobernantes y los gobernados. En ningún momento se menciona la palabra "ètnia". Así dice una verdad como un puño: que la verdadera acausa es una cuestión de poder y de enricecimiento personal a costa de los desvalidos, que son la inmensa mayoría. Esto me parece un ejercicio de suprema inteligencia: quie lee / escucha este comunicado se da cuenta de que el problema no sólo no tiene nada que ver con las diferencias étnicas, sino que la inmensa mayoría de la población es víctima del régimen de turno, CON INDEPENDENCIA de la etnia a la que pertenece, y la conclusión que saca es que lo que las etnias deben hacer es unirse contra este expolio y esta violación de sus derechos. Es genial.

También me ha gustado mucho otro extremo:
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El hecho de que nunca pierde de vista la realidad africana y que, lejos de querer copiar modelos de convivencia foráneos -los cuales menciona específicamente destacando que son de fuera-, menciona y reclama los valores y los modos de convivir de las tradiciones africanas, devolviendo así a la población su autoestima y consiguiendo al mismo tiempo que la gente sencilla -analfabeta, tal como recuerda el texto, reivindicando así de manera indirecta el derecho a la formación y subrayando la indefensión en que se encuentra quien no ha gozado de este derecho- comprenda cómo se puede reconducir la situación y recuperar la convivencia pacífica:

"[...] elle [la pedagogia que proposen per aconseguir la reconciliació i la convivència pacífica] sera fondée essentiellement sur le concept culturel de notre vivre ensemble dans nos sociétés africaines. Ne faut-il pas reconnaître, à cet égard, que nous nous complaisons trop facilement, depuis l’avènement du souffle démocratique en Guinée et en Afrique, dans des concepts totalement étrangers à nos traditions, à nos coutumes, répétant des slogans, des idéologies fabriqués ailleurs et réajustés techniquement et mécaniquement, comme des logiciels, à notre situation particulière?

Que signifie, par exemple, pour la majorité des guinéens analphabètes, les concepts de « démocratie », de « gouvernance », de « Société Civile », de « mouvement citoyen », de « forces vives », de « leaders d’opinion », etc.? Quelles sont les valeurs sur lesquelles reposent la régulation de nos sociétés africaines, dans la conception d’une démocratie africaine consensuelle qui se construit sous l’ « Arbre à palabre»? Que chacun de nous soit renvoyé aux traditions, aux coutumes, aux usages de nos différentes ethnies dans les diverses situations sociales, pour y découvrir les valeurs fondamentales et séculaires de la vie commune africaine." (La negreta és meva).

Y más abajo:

"[...] la place de nos sages dans la régulation de la vie de nos communautés, des sages dont le rôle est souvent réduit à des apparitions folkloriques pour les besoins de la cause politique. Nous voulons les réhabiliter dans leur dignité et leur vocation fondamentale de dépositaires de la sagesse africaine, qui a permis de préserver notre identité culturelle."

También este gesto de reconducción hacia los valores propios es indirectamente una llamada a la unión interétnica porque evidencia que los verdaderos problemas están en otro lugar y que es necesario unir esfuerzos. Pero el comunicado no cae en el maniqueísmo, no rechaza lo que viene de fuera por el mero hecho de venir de fuera:

"Cette attitude n’est pas une fermeture à l’accueil des valeurs de la « mondialisation », […]"

Por todas estas razones el texto me ha parecido también enormemente pedagógico, además de inteligente, realista y honrado.

Ignoro cómo acogerá la mayoría de l@s ciudadan@s guinean@s esta no alusión a las etnias; pienso que es posible que algun@s lo entiendan como una provocación. Pero hacerlo hubiera atizado sin duda el fuego del odio y hubiera conseguido precisamente todo lo contrario de lo que se propone el texto.
Te envío primero este comentario mío, antes de leer el tuyo. Una vez lo haya leído, te mandaré mi respuesta a tus reflexiones.

Un fuerte abrazo,

Anna

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