21 de abril de 2009

Correspondencia A.Rossell-X.Marquès: Manifiesto d. l obispos católicos africanos sobre l.declaraciones d.Papa y en l.medios d.comunicación (16-04-09)

TODOS LOS TEXTOS DE LA CORRESPONDENCIA MANTENIDA SOBRE EL TEMA DE LA MORAL SEXUAL -CON EXCEPCIÓN DEL MANIFIESTO DE LOS OBISPOS, QUE ESTÁ EN FRANCÉS- ESTÁN EN ESPAÑOL, A CONTINUACIÓN DE SUS CORRESPONDIENTES EN CATALÁN. LOS ENCONTRARÉIS BAJO LA "ETIQUETA": "Reflexiones en torno a la moral sexual católica (...)".

A l'enllaç d'URL http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2009/march/documents/hf_ben-xvi_spe_20090317_africa-interview_sp.html hi trobareu l'entrevista original i completa que el Papa va concedir als periodistes (català).

En el enlace de URL http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2009/march/documents/hf_ben-xvi_spe_20090317_africa-interview_sp.html encontraréis la entrevista original y completa que el Papa concedió a los periodistas (español).



Català:
El Masnou,16-04-2009

A continuació, la declaració de la conferència dels bisbes catòlics de l'Àfrica de l'oest respecte a les notícies que els mitjans de comunicació van publicar amb motiu de les afirmacions del Papa Benet XVI sobre la SIDA i l'ús del preservatiu i, més avall, la carta oberta que he escrit a l'amic que viu a l'Àfrica de l'oest i me la va enviar per encetar una de les nostres habituals reflexions entorn de temes d'interès religiós i humà.

(Enviada pel teòleg i salesià Xec Marquès, resident a Guinea Conakry, el 16-04-2009)

ESPAÑOL:
A continuación, la declaración de la conferencia de los obispos católicos del África del oeste respecto a las noticias que los medios de comunicación publicaron con motivo de las afirmaciones del Papa Benedicto XVI sobre el SIDA y el uso del preservativo y, más abajo, la carta abierta que he escrito al amigo que vive en África del oeste y que me envió el manifiesto de los obispos para iniciar una de nuestras habituales reflexiones en torno a temas de interés religioso y humano.

(Enviada por el teólogo y salesiano Xec Marquès, residente en Guinea Conakry, el 16-04-2009)


AU SUJET DE LA CONTROVERSE AUTOUR
DE LA POSITION DU PAPE BENOIT XVI SUR LE PRESERVATIF

LES EVEQUES DE LA CERAO DECLARENT



Etonnement face à une manipulation outrageante planifiée

Nous avons été tous surpris et étonnés de la façon dont une phrase du Saint-Père a été totalement sortie de son contexte proche et lointain pour devenir le motif récurrent de toutes les émissions de RFI et d’autres médias français sur le premier voyage apostolique du Saint-Père, le Pape Benoît XVI, en Afrique. Le comble est cette occultation systématique des autres idées de l’interview et la minimisation de tout ce que le Saint-Père s’est efforcé de communiquer comme espérance à l’Afrique, tant au Cameroun qu’en Angola. A cela précisément ne devrait-on pas reconnaître que c’est à l’Eglise et à sa mission évangélisatrice que les acteurs de l’ombre s’en prennent ?

Nous, évêques de la Conférence Episcopale Régionale de l’Afrique de l’Ouest (CERAO), nous avons pris la mesure de l’événement et nous tenons à déclarer à tous ce qui suit :

Démolir la morale est crime contre l’humanité

On n’arrivera pas à bout du Sida, en cassant les ressorts spirituels et moraux des hommes, surtout des adolescents et des jeunes, en les fragilisant et en faisant d’eux des paquets de désirs sexuels sans les régulateurs prévus par le Créateur. C’est un crime contre l’humanité que de priver l’enfant, l’adolescent et le jeune de l’entrainement à la maîtrise de l’esprit sur le corps et ses pulsions qu’on appelle éducation sexuelle. En ce sens, les slogans publicitaires et la distribution de préservatifs pourraient n’être qu’irresponsabilité et crime contre l’humanité.

Des propos irrévérencieux, injurieux et sacrilèges

Pour nous, Africains, le Pape est le père de la Grande Famille qu’est l’Eglise et, à ce titre, nous lui devons respect et affection. Il est sacrilège selon nous, du simple point de vue de notre culture africaine traditionnelle, pour ne pas encore parler de la foi, que des fils et des filles d’Eglise qui se prétendent catholiques s’en prennent au Pape avec vulgarité, arrogance et injures, comme certains journalistes d’organes français et certaines personnalités françaises, espagnoles, européennes, se sont permis de le faire. Nous déplorons et condamnons ces propos irrévérencieux et injurieux.

L’Attentat post-moderne contre la vérité et ses conséquences violentes
sur les relations humaines

Mais nous ne sommes d’une culture qu’au titre de la vérité plus profonde de notre humanité. Et l’humanité qui est commune à tous, est unique ; elle se concrétise dans un certain nombre de droits et de devoirs, inséparables de la dignité de toute personne humaine. Il est absolument intolérable qu’un petit groupe de communicateurs -parfois hélas des Africains émargeant sans gêne à la richesse « sale » de ceux qui ont dépouillé leurs peuples- s’arroge le droit de déformer la vérité pour se présenter en bienfaiteurs responsables face à la condition dramatique de nos frères et sœurs porteurs du VIH SIDA, et, par contre, transformer le Saint-Père en un personnage « irresponsable » et dépourvu d’humanité, et ainsi pouvoir l’injurier et tenter d’ameuter contre lui une cohue d’individus, qui s’estiment en droit de parler de ce qu’ils n’ont pas pris le soin de connaître avec précision. Ils oublient que, ce faisant, ils se disqualifient professionnellement, puisqu’il existe une différence essentielle entre créer du sensationnel scandaleux et informer. Nous déplorons et condamnons l’attentat contre la vérité qui est le péché de notre monde post-moderne, et dont résultent les graves blessures que subit de plus en plus la Sainte Eglise, Notre Mère. Quel est ce monde où l’on ne prend pas le temps d’écouter l’autre, de l’écouter jusqu’au bout et où on lui fait dire ce qu’on veut qu’il dise ? La sagesse africaine et la Sagesse Biblique toutes axées sur l’Ecoute ont une autre vision du monde à proposer.

Profonde union de pensée et de cœur entre Benoît XVI et l’Afrique

Nous, évêques africains, nous remercions du fond du cœur le Saint-Père, qui a tant d’affinités avec nous, du fait de notre communauté de pensée sur l’Eglise et de notre engagement commun en faveur des pauvres, des blessés de la vie et des petits. Qui ignore que les titres : Eglise, Maison (Famille) et Peuple de Dieu ; Eglise, Fraternité Chrétienne, Eglise-Communion sont de lui ? Il y a cru et y a travaillé depuis longtemps comme jeune théologien et plus récemment comme Cardinal Préfet de Dicastère ; nous y croyons aussi et nous sommes à pied d’œuvre pour édifier en Afrique l’Eglise Communion comme Famille de Dieu et Fraternité du Christ. Il est venu chez nous pour nous confirmer dans cette foi. Nous l’en remercions.

Eglise d’Afrique, une Eglise porteuse d’espérance

Nous lui savons gré aussi pour tout le message d’espérance qu’il est venu nous livrer, au Cameroun et en Angola. Il est venu nous encourager à vivre unis, réconciliés dans la justice et la paix, pour que l’Eglise d’Afrique soit elle-même une flamme ardente d’espérance pour la vie de tout le continent. Et nous le remercions pour avoir reproposé à tous, avec nuance, clarté et pénétration, l’enseignement commun de l’Eglise, en matière de pastorale des malades du Sida.

Humanisation de la sexualité et don de soi aux malades du Sida

Il nous encourage tous à vivre et à promouvoir l’humanisation de la sexualité et le don de sa propre humanité pour être avec et secourir en vérité les frères et sœurs malades du Sida, comme l’authentique attitude responsable des catholiques face aux malades du Sida et de tous ceux qui aiment vraiment les Africains atteints de ce mal. Nous accueillons son message qui est aussi notre propre position. Et nous déclarons tous avec lui : « … On ne peut pas surmonter ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. Si on n’y met pas l’âme, si on n’aide pas les Africains, on ne peut pas résoudre ce fléau par la distribution de préservatifs : au contraire, le risque est d’augmenter le problème ». Telles sont les paroles de Benoît XVI qu’un matraquage médiatique s’est évertué à travestir. En vain.

Responsabilité des media

Dire moins, c’est mépriser l’Africain et témoigner de zèle à tuer ce qu’il y a d’authentiquement humain en l’homme noir dont par exemple toutes les traditions valorisent tant la virginité constatée au mariage. Nous déplorons et nous condamnons cette prétendue responsabilité vis-à-vis de l’homme noir qui n’aurait de solution que mécanique à un problème aussi vital qu’est la sexualité pour tout homme et donc pour l’Africain lui aussi. La responsabilité des media est élevée ; ils ne doivent pas déchoir, sous peine de faire déchoir quelque chose de l’humain fondamental.

Non à la pensée par procuration

Nous disons enfin que les Africains ont la capacité de penser par eux-mêmes, aussi bien les problèmes qui les concernent que ceux de toute humanité. Nous déplorons et dénonçons le crime, venant du fond des âges, où l’on traitait nos frères et nos sœurs en marchandises et en « biens meubles » (Le Code Noir, Art. 44), et qui aujourd’hui consiste à s’acharner à penser pour nous, à parler pour nous, à faire à notre place sans doute parce qu’on ne nous croit pas en mesure de le faire par nous-mêmes. Peut-être dira-t-on que c’est à des Communicateurs Africains qu’habilement on confie la sale besogne de jouer aux pitres pour amuser le monde et rendre l’Afrique doublement pitoyable : non seulement matériellement mais aussi moralement. Mais il n’y a pas que ces Africains ignorants des structures anthropologiques les plus solides et des valeurs morales les plus sûres de l’Afrique qui soient à même de parler au nom du continent.

Nous, évêques de l’Eglise catholique de l’espace CERAO, nous exigeons qu’on cesse de penser pour nous, de pousser l’Afrique de la rue à parler au nom de l’Afrique et amuser la galerie aux dépens de nos peuples. Nous exigeons que pour parler de l’Afrique l’on respecte les valeurs essentielles, sans lesquelles l’homme n’est plus l’homme, et qui sont synthétisées dans la dignité de tout homme, créé à l’image de Dieu. Oui, à la suite du Concile Vatican II, nous réaffirmons que « sans le Créateur, la créature s’évanouit tout simplement ». Nous remercions le Saint-Père d’avoir fait du Dieu d’Amour et de la foi en lui la priorité des priorités pour notre temps. C’est bien l’illusion qu’il puisse y avoir une autre priorité, qui a créé la situation paradoxale et violente, où l’on prétend être responsable de nous, tout en mettant à sac ce que nous avons de plus vital : notre relation de foi, d’espérance et d’amour avec le Dieu vivant, Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, et notre vie morale.


Abidjan, le 27 mars 2009


+ Théodore Adrien Cardinal SARR
Président de la CERAO

Abbé Barthélemy ADOUKONOUSecrétaire Général de la CERAO

14 de abril de 2009

Heinrich Zille

(Ver etiqueta: Creación no literaria)

6 de abril de 2009

Amos Tutuola, "El bevedor de vi de palma" (por Anna Rossell)

CUANDO EL INGLÉS ES YORUBA
Amos Tutuola, El bevedor de vi de palma
Trad. de Emili Olcina,
Laertes, Barcelona, 2009, 127 págs.

Anna Rossell


¿Cómo hacer una justa crítica literaria sobre textos creados en y a partir de un mundo cultural ajeno? Ésta es la pregunta que debe plantearse cualquier crítico del canon occidental ante una novela como El bevedor de vi de Palma, del nigeriano Amos Tutuola, que acaba de sacar a la luz Laertes. Seguramente por ello en nuestro contexto el libro ha sido objeto de las reacciones más controvertidas y ha suscitado entusiasmo en unos y profundo rechazo en otros. También por parte de algunos intelectuales africanos, que, probablemente contaminados por valores coloniales y teniendo únicamente éstos como punto de referencia, no consiguieron liberarse de la colonización cultural –otros en cambio, como Chinua Achebe, Wole Soyinka o Ngugi wa Thiong’o, lo aclaman como uno de los grandes escritores subsaharianos universales-. Y es que si hay algo que puede afirmarse sin ninguna duda es que el texto de Tutuola no encaja en los esquemas literarios a que estamos acostumbrados en esta parte del mundo. Es absolutamente original. Ciertamente, desde la independencia de los países africanos en los años sesenta ha habido muchos escritores de este continente que han publicado ficción, pero la mayoría lo ha hecho siguiendo modelos literarios occidentales en las lenguas de sus antiguas metrópolis. No es éste el caso del autor que nos ocupa.
El bevedor de vi de palma –también publicado en español (Ediciones Júcar, 1974) y en euskera (Pamiela, 1993)- fue la primera novela de Amos Tutuola (Abeokuta 1920 -Sur de Nigeria– Ibadán 1997) y la primera novela nigeriana publicada en inglés (1952). Su mayor mérito estriba a mi entender en que se trata de un texto con voluntad de crear escuela. No porque lo que allí se lea sea nuevo. No lo es para los yorubas nigerianos. Lo novedoso es ponerlo por escrito y con renovada creatividad para que lo que allí se narra se perpetúe en forma de libro. Con sus compañeros de generación Cyprian Ekwensi, Timothy Aluko, Gabriel Okara, y el más joven Kojo Laing, Amos Tutuola pertenece a un grupo de escritores que se propone sentar los cimientos de la literatura autóctona nigeriana, libre de colonización.
La novela, relato o sucesión de cuentos hilvanados –difícil encorsetar el texto en uno de nuestros géneros- describe la historia de un joven que, a la muerte de su sangrador de vino de palma, emprende un viaje en su busca al país de los muertos. Al poco tiempo de ponerse en camino el protagonista se gana los favores de un rey a cuya hija desposa. La pareja inicia así un recorrido por mundos fabulosos y míticos, compartimentos estancos subsiguientes, donde se encuentra con los seres más diversos, temibles y bondadosos, que suponen para ellos duras pruebas o instrumentos de ayuda para superarlas en los parajes más intrincados y enigmáticos. Sus aventuras constituyen en definitiva un viaje iniciático en el que los dos protagonistas aprenderán valores morales y cívicos enfrentándose al hambre de una población entera, a la sequía generalizada, a los llamados fantasmas de la maleza, a extraños seres blancos... . Una especie de novela de formación con ecos de Las Aventuras de Alicia en el país de las maravillas, de Lewis Carroll. Tutuola bebe de las fuentes más genuinas de su cultura, utiliza los mitos yorubas de la literatura oral negroafricana para componer su fabulosa cadena de historias y lo hace en un inglés incorrecto, simple y naiv, un inglés agramatical, que construye con la intención de adaptar el yoruba hablado a la lengua inglesa. Su conciencia descolonizadora se pone de manifiesto en la voluntad de imponer la mentalidad yoruba a la lengua del colono y domesticarla, y no al revés. Crea así un inglés pidgin, un estilo peculiar de frases cortas, oraciones inacabadas, repetición machacona de estructuras gramaticales simples, insólitas substantivaciones y adjetivaciones, que ha sabido trasladar muy airosamente el traductor Emili Olcina al catalán. Un libro, en definitiva, que aporta un aire nuevo a la estética literaria occidental. Del mismo autor se ha publicado también en España Mi vida en la maleza de los fantasmas (Siruela, 2008).

Anna Rossell

(Publicado en: Quimera. Revista de Literatura, núm. 305 (Abril 2009), p. 104.

Cuando el inglés es yoruba. Amos Tutuola, El bevedor de vi de palma (por Anna Rossell)

CUANDO EL INGLÉS ES YORUBA
Amos Tutuola, El bevedor de vi de palma
Trad. de Emili Olcina,
Laertes, Barcelona, 2009, 127 págs.

Anna Rossell


¿Cómo hacer una justa crítica literaria sobre textos creados en y a partir de un mundo cultural ajeno? Ésta es la pregunta que debe plantearse cualquier crítico del canon occidental ante una novela como El bevedor de vi de Palma, del nigeriano Amos Tutuola, que acaba de sacar a la luz Laertes. Seguramente por ello en nuestro contexto el libro ha sido objeto de las reacciones más controvertidas y ha suscitado entusiasmo en unos y profundo rechazo en otros. También por parte de algunos intelectuales africanos, que, probablemente contaminados por valores coloniales y teniendo únicamente éstos como punto de referencia, no consiguieron liberarse de la colonización cultural –otros en cambio, como Chinua Achebe, Wole Soyinka o Ngugi wa Thiong’o, lo aclaman como uno de los grandes escritores subsaharianos universales-. Y es que si hay algo que puede afirmarse sin ninguna duda es que el texto de Tutuola no encaja en los esquemas literarios a que estamos acostumbrados en esta parte del mundo. Es absolutamente original. Ciertamente, desde la independencia de los países africanos en los años sesenta ha habido muchos escritores de este continente que han publicado ficción, pero la mayoría lo ha hecho siguiendo modelos literarios occidentales en las lenguas de sus antiguas metrópolis. No es éste el caso del autor que nos ocupa.
El bevedor de vi de palma –también publicado en español (Ediciones Júcar, 1974) y en euskera (Pamiela, 1993)- fue la primera novela de Amos Tutuola (Abeokuta 1920 -Sur de Nigeria– Ibadán 1997) y la primera novela nigeriana publicada en inglés (1952). Su mayor mérito estriba a mi entender en que se trata de un texto con voluntad de crear escuela. No porque lo que allí se lea sea nuevo. No lo es para los yorubas nigerianos. Lo novedoso es ponerlo por escrito y con renovada creatividad para que lo que allí se narra se perpetúe en forma de libro. Con sus compañeros de generación Cyprian Ekwensi, Timothy Aluko, Gabriel Okara, y el más joven Kojo Laing, Amos Tutuola pertenece a un grupo de escritores que se propone sentar los cimientos de la literatura autóctona nigeriana, libre de colonización.
La novela, relato o sucesión de cuentos hilvanados –difícil encorsetar el texto en uno de nuestros géneros- describe la historia de un joven que, a la muerte de su sangrador de vino de palma, emprende un viaje en su busca al país de los muertos. Al poco tiempo de ponerse en camino el protagonista se gana los favores de un rey a cuya hija desposa. La pareja inicia así un recorrido por mundos fabulosos y míticos, compartimentos estancos subsiguientes, donde se encuentra con los seres más diversos, temibles y bondadosos, que suponen para ellos duras pruebas o instrumentos de ayuda para superarlas en los parajes más intrincados y enigmáticos. Sus aventuras constituyen en definitiva un viaje iniciático en el que los dos protagonistas aprenderán valores morales y cívicos enfrentándose al hambre de una población entera, a la sequía generalizada, a los llamados fantasmas de la maleza, a extraños seres blancos... . Una especie de novela de formación con ecos de Las Aventuras de Alicia en el país de las maravillas, de Lewis Carroll. Tutuola bebe de las fuentes más genuinas de su cultura, utiliza los mitos yorubas de la literatura oral negroafricana para componer su fabulosa cadena de historias y lo hace en un inglés incorrecto, simple y naiv, un inglés agramatical, que construye con la intención de adaptar el yoruba hablado a la lengua inglesa. Su conciencia descolonizadora se pone de manifiesto en la voluntad de imponer la mentalidad yoruba a la lengua del colono y domesticarla, y no al revés. Crea así un inglés pidgin, un estilo peculiar de frases cortas, oraciones inacabadas, repetición machacona de estructuras gramaticales simples, insólitas substantivaciones y adjetivaciones, que ha sabido trasladar muy airosamente el traductor Emili Olcina al catalán. Un libro, en definitiva, que aporta un aire nuevo a la estética literaria occidental. Del mismo autor se ha publicado también en España Mi vida en la maleza de los fantasmas (Siruela, 2008).

Anna Rossell

(Publicado en Quimera. Revista de Literatura, núm. 305 (Abril 2009), p. 104.

5 de abril de 2009

ALICIA CANCELA, HOTELES LITERARIOS

LITERATURA DE SEGUIDORES

"Estirpe miserable de un día, hijos del azar y de la fatiga, ¿Por qué me fuerzas a decirte lo que para ti sería muy ventajoso no oír? Lo mejor de todo es totalmente inalcanzable para ti: no haber nacido, no ser, ser nada. Y lo mejor en segundo lugar es para ti -morir pronto." APOLODORO.


El canal, la calleja, está y aún es, demasiado oscuro para ver esas ondas concéntricas que avanzan y se pierden. ¿Un guijarro? ¿Un remo? No, alguien ha muerto. Sin haberlo decidido. Alguien alargó la mano y aun los pasos hacia una imagen. Un empecinado, no un distraído.

Cualquier muerte dignifica, cualquier muerte nos salva, nos reconcilia. Cualquier muerte nos torna reales, cualquier muerte nos libra del resistir, aun esta muerte alcantarillada, pestilente en Venecia, cuando es más oscuro y la certeza de que sólo existe el agua avanza. Avanza como un bautismo, no sólo la cabeza, no, sino todo el cuerpo sometido a un verdadero Bautista, o a un Diluvio particular, casi mínimo, personal. Pues no hay vida justa, es azar, una equivocación de la naturaleza a la que sumamos nuestra equivocación metafísica, es bueno morir en el primer lecho, como negándolo todo, como olvidando. Para qué la memoria, siempre llueve, no sólo en el pasado. Es inútil la historia, nada hay que se aprenda, sólo existe el presente que se suma y ahora es muerte. No es propio aletargarnos en el existir, resistiendo, debiera ser más fácil alcanzar la única coronación posible a nuestra extrema debilidad.

Los fuegos de artificio celebran la muerte, el Carnaval, la Plaza de San Marcos, ¡la más bella del mundo! También ella y Venecia entera resisten a una muerte certera, apenas sostenida por la debilidad de los islotes sobre la que fue construida por los Aquileyos huyendo de los ataques del Bárbaro y que resistiendo en la vida elevaron una máscara para ocultar su debilidad
-La imposible Venecia-.
Carnaval, máscaras, Venecia, muerte, lo apolíneo y lo dionisíaco en un maridaje no poco prolífico.

La quietud del agua es violada por el ir y venir insensato de las góndolas por el canal. El agua, contrariamente a su esencia, aquí, parece desear espejarse, contener fielmente la otra marea, la humana, que corre por los puentes. Tanta belleza necesita un espejo. Sólo alguien lo presiente, acodado sobre el Puente de los Suspiros.

Cualquier belleza atrapa, cualquier belleza nos suspende, la que surge espontánea en la naturaleza, la del hecho artístico, la de comprender algo demasiado grande y que dejamos de comprender apenas comprendido. Cualquier belleza es como luz inaprensible qu se desvanece y ciega, como un velo en el que quedar prendido, -¿En cuál?, el saber, el arte, o la vida?- ¿En cuál se quedaría?

Venecia parece una muchacha engalanada y agitada en su primer baile. ¡Los disfraces, las máscaras, los fuegos de artificios celebran su belleza!

Apolo, guiando su carrro dorado, daba vueltas en la plaza, Gustavo pudo ver cómo le sonreía, un fuego le había iluminado, como destinado a ese rostro y para que él, en la distancia, pudiera percatarse. Sólo el rostro había asomado entre la multitud, un impulso le hizo abandonar el arco sobre el que estaba recostado y, a fuer de empellones y contínuos roces, acercarse para contemplarlo en su entera belleza. Unas piernas marmóreas, exquisitamente torneadas le servían de sustento. Los cabellos estaban encendidos, aureolando la cabeza, que esta vez, se inclinó para mostrarse, y aun se volvió, mientras el carro avanzaba. La túnica arrebatada por un viento, dejó al descubierto unas nalgas perfectas. Demasiado femeninas, pensó, y aún el gesto que le invitaba a seguirlo estaba en el aire, a lo lejos, sobre el carro. Sin dudar alargó la mano, abriéndose paso y como para saludarlo. Así seguía, cuando ya había abandonado la plaza y se aventuraba en los canales cada vez más oscuros.

Heinrich Zille

Heinrich Zille (1858-1929), dibujante y fotógrafo alemán:




Museo de Heinrich Zille, Probststr. 11, 10178 Berlin - Nikolaiviertel


Heinrich Zille, el zar de Berlín

Por Luis M. Alonso (12 de Junio, 2008)

Heinrich Zille (1856-1929) –artista, caricaturista e ilustrador– representa el viejo Berlín, algo que en la capital alemana tan huérfana de sus viejas señas de identidad arquitectónicas, borradas del mapa por los bombardeos, destaca sobremanera. De hecho, a él puede considerársele una víctima del sufrimiento berlinés, ya que gran parte de su obra fue destruida o desapareció en el transcurso de la Segunda Guerra Mundial. Lo que ha sobrevivido de su ingente trabajo procede de las colecciones privadas, de los nidos particulares y, gracias a la familia, puede considerarse en estos momentos de dominio público. Zille conocía perfectamente a los berlineses y, por eso, los dibujó de manera tan extraordinaria. El interés por su obra ha ido creciendo a partir de la década de los cincuenta, al tiempo que se descubrían trabajos inéditos del autor. Zille nació en Radeburg, una población cercana a Dresde, pero a los nueve años se mudó con sus padres a Berlín. En su costumbrismo satírico y callejero, acabaron por reconocerse los ciudadanos de la capital de Alemania y, con ellos, sus esquinas más habituales, los lugares más frecuentados, los parques, las tabernas y los restaurantes. Zille fue el gran maestro alemán de la escenografía urbana. Sus dibujos, como pueden ser en Portugal los de Rafael Bordalo-Pinheiro, guardan una estrecha relación con el mundo que lo rodeó y también con las circunstancias sociales a las que casi nunca fue ajeno el ilustrador, movido por la curiosidad y un sentido crítico con la realidad, muchas veces desde las páginas del semanario satírico «Simplicisimus». En Alemania busqué reproducciones de trabajos de Zille por todos los lugares, desde las series de aguadas y acuarelas dedicadas a los bailes de máscaras, aquellas otras que tienen que ver con la difíciles condiciones de vida del pueblo y las que han quedado para el recuerdo y la nostalgia de los veteranos como bellas postales. Por ejemplo, el mercado navideño en Arkonaplatz, o el famoso restaurante Nussbaum. Zille era un gran publicista incluso antes de conocerse la publicidad tal como ahora la entendemos. El museo Heinrich-Zille, de Berlín, muestra la obra de uno de los ilustradores más sorprendentes de la historia, uno de los artistas que más ha contribuido a difundir la ciudad, su historia y sus personajes más populares. Un gran dibujante, Zille.

Categoría: La mirada de Lúculo Junio 2008


Quarrel at the distillers (Pelea en la taberna) Mooving the brown sofa, 1900 (Trasladando el sofá marrón, 1900)


Vorstadt-Tingel-Tangel. Berlin - Ackerstraße. Zur Mutter Erde. Spaziergänger (Paseantes)
Woman Carrying Bags, Looking Toward Charlottenburg, 1898 (Mujer con bolsas, mirando hacia Charlottenburg, 1898) Zwei Straßenmädchen (Dos chicas de la calle) The cover of the first edition of the book Street Children, Berlin 1908 (Cubierta de la primera edición del libro "Niños de la calle", Berlín, 1908) The Changing Room in a Suburban Theater, 1904 (Camerino de un teatro suburbano, 1904) Spreewald-Ammen Selbstporträt, 1892 (Autoretrato, 1892) Selbstporträt, 1922 (Autoretrato, 1922) Ring Fight (at the Fair), 1903 (Pelea (en la feria), 1903) Grüße aud dem Wannsee (Recuerdos desde el Wannsee) Frau auf einem Karusselpferd (Mujer en un caballo de feria) Der Familienrat (Consejo familiar) Children posing in a courtyard in the Krogel neighborhood in Berlin, 1896 (Niños posando en un patio en el barrio de Krogel de Berlín, 1896) Kinder auf der Knobelsdorf Brücke in Berlin, 1898 (Niños en el puente de Knobelsdorf de Berlín, 1898) Boys Performing Handstands by a Mound of Sand (Niños haciendo piruetas junto a un montón de arena) Berlinerinnen (Berlinesas) Aufbau des Standes der 'Rosen aus dem Süden' (Montaje del puesto 'Rosas del Sur')
Moabit (Moabit, un barrio de Berlín) Frauen in der Kneipe (Mujeres en la taberna)
Weihnachtsmarkt auf dem Arkonaplatz (Mercado de Navidad en la plaza de Arcona) Kaufhaus
Das Brandenburger Tor (La Puerta de Brandemburgo)
's dunkle Berlin (El Berlín oscuro)
Die Destille (La Taberna) Der Budiker (El tabernero)

Gäste des 'Nußbaum' (Clientes del 'Nußbaum') Kinder beim Kreisspiel (Niños jugando) Sonntagsfreuden (im Paradiesgarten) (Placeres domingueros (en el Paradiesgarten)) Arbeit (Trabajo)
Lene mit's Glasoje - Die Frau Direktor (La señora del director)
Weihnachtsstimmung (Ambiente navideño) Der Frühlingsmaler (El pintor de la primavera) Berlin N. GerichtsstraßeVerhaftung (Detención)
Lustmord (Perversidad)
Rund um's Freibad (En los baños)



Berliner Strandleben (Vida playera de Berlín)
Schule (Escuela)

1 de abril de 2009

Joseph Roth, Cartas (1911-1939)

Acaban de salir publicadas (febrero 2009) las cartas de Joseph Roth:

Joseph Roth, Cartas (1911-1939), El Acantilado, Edición y notas de Hermann Kesten, traducción de Eduardo Gil Bera, Barcelona, 2009.

31 de marzo de 2009

Bernd Springer, Das selige Tal des Rheins und die goldene Sonne der Kindheit

Acaba de publicarse (marzo 2009) la primera parte de la trilogia Schwarz Rot Gold, de Bernd Springer, que novela una parte de la historia de Alemania. Su título: Das selige Tal des Rheins und die goldene Sonne der Kindheit, Ed. Bernd F.W. Springer, Barcelona, 2009.

Para hacer boca:

"[...] Man sucht sich die Geschichten, mit denen man aufwächst, nicht aus. Nicht die Vergangenheit, nicht das Volk. Mag sein, dass mir andere Erzählungen und eine andere Geschichte lieber gewesen wären. Aber das hier ist die meiner Vorfahren. Sie lebten am Rhein, in einer Stadt, die später vom Krieg dem Erdboden gleichgemacht wurde. Danach baute man sie eilig und nicht immer schön wieder auf, alles sollte nun "modern" werden. Ein Neuanfang musste her, der das Vergangene vergessen ließ. Aber noch gibt es einen dünnen Faden, der uns mit den untergegangenen Städten und ihren Menschen verbindet. Ich halte ihn fest und rolle ihn auf - mit Hilfe der Aufzeichnungen des alten Fresleve, jenes Reiters der einst die Nachricht und damit das Signal der Revolution über den Rhein gebracht hatte.
[...]".
(pp. 2-3)


Traducción de algunos párrafos (por Anna Rossell):

Reflexiones acerca del recuerdo, de la vida y de la existencia de Dios en el diálogo que mantiene el sastre Fläsch, a quien la vida ha tratado mal y ahoga sus penas en el vino, y el padre Ildefonso. La acción transcurre en los años veinte del s. XIX:

- "¿Qué es más grave: ser prisionero de un recuerdo terrible o no tener recuerdo alguno?"
-"Lo primero es una enfermedad, lo segundo una carencia anímico-espiritual que también hace enfermar", observó el padre Ildefonso
[...]
"Quiero decir que en uno de los casos estamos ante una forma de posesión. Quien está poseído por su recuerdo no puede encontrar el equilibrio anímico y quien no tiene ningún recuerdo vive en una situación de unidimensionalidad que... [...] Una unidimensionalidad incapaz de conectar la propia existencia con el tiempo y con el espacio y por ello no puede encontrar el sentido. Y la existecia sin sentido", y en este momento levantó la voz, "hace enfermar, pues el ser humano, a diferencia del animal, es una criatura que busca un sentido a su vida. Y buscar sentido significa buscar la razón de nuestra existencia y éste es el camino hacia Dios."
A más tardar, cuando el cura empezaba a hablar de Dios, alguien acostumbraba a cambiar de tema, pero en esta ocasión Fläsch se le anticipó:
-"¡Pues éste es un camino jodidamente largo, jodidamente largo! Cada vez que abro una botella me pregunto si tiene algún sentido seguir dándole vueltas a esta mierda de vida y llego a la conclusión: mala suerte, se torció. Lo pasado pasado está y no hay por qué que valga. Pero si de veras algún Dios hubiera tenido algo que ver con ella me gustaría presentarme delante de ese bastardo para mirarle fíjamente a los ojos y preguntarle: ¿Por qué has permitido que pasara todo esto?"
Al pronunciar la palabra 'bastardo' se oyó un murmullo entre la concurrencia y la madre de Hennes se levantó, volvió el crucifijo de cara a la pared y dijo:
-"Esperemos que él no lo haya oído, de lo contrario puedes tirarte una eternidad llamando a San Pedro a la puerta del cielo y nosotros tendremos que pasar años y años haciendo decir misas por ti, como si lo viera, ¡como si no tuviéramos nada más que hacer!"


(pp. 128-129)
***
Diálogo que sostienen tres niños amigos, Hennes -el protagonista-, Andrés y Luis, de diez años de edad. La acción transcurre en este momento en los años veinte del s. XIX, la región geográfica es la del Bajo Rhin:

"¿Qué creéis que tiene más poder destructor: un ejército de cien mil soldados o un grupo armado de sólo cincuenta mil hombres que defienden su hacienda sin recibir ninguna paga?
"[...]"
"Yo creo que los campesinos que luchan por defender lo que es suyo, éstos son más fuertes que los soldados que luchan por una causa ajena."
"Yo también lo creo"
"¿Y quién creéis que cuida mejor de su hijo, una madre que tiene cinco y se ocupa de las tareas de la casa o un aya que cuida al niño por dinero?"
"La madre, ¿no?"
"¿Por qué?"
"Porque quiere a su hijo"
"Oye", Luis empezaba a ponerse nervioso, "¿A qué vienen tantas preguntas? ¿Es un juego?"
"No lo sé. Os pregunto lo mismo que nos ha preguntado hoy el padre Gregorio y me gustaría saber si llegáis a la misma conclusión."
"Tú y tu eterno padre Gregorio. ¿Y qué conclusión es esa?"
"Ni yo mismo lo sé con seguridad. Ten un poco de paciencia", le pidió Hennes. Puso cara de concentración y prosiguió:
"¿Qué es más potente: un tunel de cincuenta metros muy oscuro o un candelabro de cinco brazos que ponemos en medio de ese tunel?"
"El candelabro, porque su luz ilumina el tunel"
"¿Y qué es más provechoso: cien hectáreas de tierra sin cultivar o cinco ínfimos granos de simiente que crecen en la tierra y dan fruto?"
"¡Ah, esto suena a Biblia! Ahora lo entiendo", observó Luis.
"Pues sí, ¡y qué!"
"¿Cómo que y qué? ¿Es que quieres darnos clase de religión? Desde que vas a colegio de curas..." "¿Qué?"
"Nada"
Luis prefirió no terminar la frase. Andrés, que además del catecismo debía aprender la Tora y la Cábala, había permanecido en silencio todo el tiempo y esperaba.
"¿No te interesa la pregunta de cuántos hombres necesitas para salvar del peligro a tu familia o a tu país?"
"¿Y esto qué tiene que ver con la Biblia?"
"Las preguntas que os he planteado nos las ha hecho hoy por la mañana el padre Gregorio y después nos ha hecho leer un párrafo del Evangelio de San Mateo. Allí hay una frase que hemos tenido que interpretar en lo que quedaba de hora: 'Vosotros sois la sal de la tierra.' He olvidado lo que seguía y también todo lo que el padre Gregorio nos ha preguntado a continuación..."
"... con sus triquiñuelas de jesuita..."
"... para ayudarnos a interpretarla. Bueno, al menos al final se me encendió la luz..."
"¡Caramba, caramba! Nuestro amiguito tuvo una visión."
"... una intuición, si lo prefieres, y después se esfumó. Una idea que hubiera podido retener de no ser porque justo en este momento un compañero me dio con el codo para pedirme un lápiz. Pero estoy a punto de volver a acordarme, y también tiene que ver con vosotros.
"¿De qué iba?"
"¡Venga, suéltalo ya!"
"¿"No tenéis vosotros a veces también la sensación de que debería venir alguien con una escoba enorme para barrer de una vez por todas toda la porquería que hay en este país? Los funcionarios corruptos, la pobreza, las enfermedades, el hambre, los barrigudos lameculos y lacayos, los obispos y arzobispos y [...]?"
"Pues sí, a veces también yo lo desearía. Pero, bien mirado, me basta con que nos dejen en paz."
"¿Y tú, Andrés?"
"A veces pienso que el mundo está ya tan podrido que lo mejor sería que lo volvieran a crear."
"¿Y no crees que puede salvarse alguna cosa?" insistió Hennes.
"Por una parte sí, por otra pienso que no tenemos la oportunidad de cambiar nada."
"¿Por qué?"
"Porque nosotros no somos muchos."
"¿Qué quieres decir?"
"Que no somos suficientes los que lo vemos así"
"¿Cuántos crees que deberíamos ser?", siguió preguntando Hennes.
"¡Cientos! ¡Qué digo cientos! ¡Miles! ¡Cientos de miles! ¡Muchos cientos de miles!
"Esto mismo pensaba yo, y por esto no hacemos nada y las cosas siguen como están. Y creo que ésta es la cuestión sobre la que he tenido aquella idea."
"¿Qué idea?"
"¿Cuántos hombres necesitas para salvar a tu país?"
"Todo el pueblo, o al menos, la mayoría."
"Entonces puedes esperar sentado."
"Pues como mínimo un ejército para conseguir el poder y hacer limpieza."
"Estás equivocado. Para salvar a tu país sólo necesitas un puñado de hombres. ¡Pero deben ser los mejores!"
Luis y Andrés miraron fijamente a Hennes.
"¿Qué quieres decir?"
"No lo sé aún. Sólo que hoy he tenido la intuición de que todo el tiempo había estado equivocado. No tienes que esperar a un redentor con un enorme ejército. Únicamente necesitas un puñado de hombres. Pero deben ser los mejores. Esto es lo importante."
"¿Y quiénes son los mejores?"
"Los que no quieren nada para sí."
De nuevo se quedaron mirándolo.
¿Y crees que existe gente así?"
"[Antes] cuando hemos sacado a María del hielo ¿por quién lo hemos hecho? ¿Por nosotros?
"No, claro que no."
"Aunque pudiera decirse que tú lo has hecho porque es tu hermana."
"Pero no es la tuya, y a pesar de ello tú no has dudado ni un segundo. ¿Y no te has sentido bien haciéndolo?
"Sí, por supuesto."
"¿Y lo has hecho sólo para sentirte bien?"
"No, no he pensado en esto en aquel momento."
"Pero no es lo mismo", objetó Luis, "cuando salvas a un país tienes que ponerte a su cabeza y, si te sale bien, te conviertes en su rey y entonces tienes una corona y una corte y al final te has convertido en lo mismo que ellos."
"Claro, porque lo importante es que no debes querer nada para ti."
"¿Como Napoleón, por ejemplo? También él empezó como salvador de Francia y al final convirtió la revolución en una monarquía. El poder lo pervirtió."
"Porque interiormente uno debe seguir siendo monje o soldado".
"Pero él era soldado."
"Seguramente éste era el problema, que pensaba más en la conquista de países ajenos que en la salvación de Francia."
"Yo creo que no está bien querer el poder para sentirse poderoso; en todo caso habría que quererlo para poner en práctica lo correcto", dijo Andrés.
"Pero entonces lo pierdes en seguida", añadió Luis.
"Seguramente ahí está la respuesta. Consigues el poder, pones en práctica lo que es bueno para tu país y luego abdicas."
"Y entonces suben de nuevo al poder los poderosos de antes y lo desmontan todo."
"No sé, no sé, siempre que pienso en estas cosas me da vértigo. Pero no hacer nada tampoco es ninguna solución, ¿no?"
"Mi padre dice siempre: el mundo sigue su camino y la vieja tierra no para de dar vueltas sobre sí misma, con nuestra intervención o sin ella, y dice que los budistas son los únicos que han comprendido que lo mejor que podemos hacer es integrarnos en la armonía de la naturaleza y dejar de intentar cambiar el mundo."
"¿Y esto no es inmoral?"
"¿Es que quizá es más moral enviar a cien mil seres humanos a la guillotina para conseguir una revolución que uno de sus generales al final convertirá de nuevo en una monarquía?"
Aquella tarde no consiguieron resolver las grandes cuestiones que ocupan a la humanidad, pero era la primera vez que que las intuían, y como fueron más las preguntas que plantearon que las respuestas que supieron darles nació en ellos una nueva inquietud, una especie de inquietud que no habían conocido hasta entonces.

(pp. 190-195)

Bernd Springer es profesor de lengua, literatura y cultura alemanas en el Departamento de Filología Inglesa y Germanística de la Facultad de Letras de la Universidad Autónoma de Barcelona.

Bernd Springer, Das selige Tal des Rheins und die goldene Sonne der Kindheit

Acaba de publicarse (marzo 2009) la primera parte de la trilogia Schwarz Rot Gold, de Bernd Springer, que novela una parte de la historia de Alemania. Su título: Das selige Tal des Rheins und die goldene Sonne der Kindheit, Ed. Bernd F.W. Springer, Barcelona, 2009.


Para hacer boca:

"[...] Man sucht sich die Geschichten, mit denen man aufwächst, nicht aus. Nicht die Vergangenheit, nicht das Volk. Mag sein, dass mir andere Erzählungen und eine andere Geschichte lieber gewesen wären. Aber das hier ist die meiner Vorfahren. Sie lebten am Rhein, in einer Stadt, die später vom Krieg dem Erdboden gleichgemacht wurde. Danach baute man sie eilig und nicht immer schön wieder auf, alles sollte nun "modern" werden. Ein Neuanfang musste her, der das Vergangene vergessen ließ. Aber noch gibt es einen dünnen Faden, der uns mit den untergegangenen Städten und ihren Menschen verbindet. Ich halte ihn fest und rolle ihn auf - mit Hilfe der Aufzeichnungen des alten Fresleve, jenes Reiters der einst die Nachricht und damit das Signal der Revolution über den Rhein gebracht hatte.
[...]"


Traducción de algunos párrafos (por Anna Rossell):

Reflexiones acerca del recuerdo, de la vida y de la existencia de Dios en el diálogo que mantiene el sastre Fläsch, a quien la vida ha tratado mal y ahoga sus penas en el vino, y el padre Ildefonso. La acción transcurre en los años veinte del s. XIX:

- "¿Qué es más grave: ser prisionero de un recuerdo terrible o no tener recuerdo alguno?"
-"Lo primero es una enfermedad, lo segundo una carencia anímico-espiritual que también hace enfermar", observó el padre Ildefonso
[...]
"Quiero decir que en uno de los casos estamos ante una forma de posesión. Quien está poseído por su recuerdo no puede encontrar el equilibrio anímico y quien no tiene ningún recuerdo vive en una situación de unidimensionalidad que... [...] Una unidimensionalidad incapaz de conectar la propia existencia con el tiempo y con el espacio y por ello no puede encontrar el sentido. Y la existecia sin sentido", y en este momento levantó la voz, "hace enfermar, pues el ser humano, a diferencia del animal, es una criatura que busca un sentido a su vida. Y buscar sentido significa buscar la razón de nuestra existencia y éste es el camino hacia Dios."
A más tardar, cuando el cura empezaba a hablar de Dios, alguien acostumbraba a cambiar de tema, pero en esta ocasión Fläsch se le anticipó:
-"¡Pues éste es un camino jodidamente largo, jodidamente largo! Cada vez que abro una botella me pregunto si tiene algún sentido seguir dándole vueltas a esta mierda de vida y llego a la conclusión: mala suerte, se torció. Lo pasado pasado está y no hay por qué que valga. Pero si de veras algún Dios hubiera tenido algo que ver con ella me gustaría presentarme delante de ese bastardo para mirarle fíjamente a los ojos y preguntarle: ¿Por qué has permitido que pasara todo esto?"
Al pronunciar la palabra 'bastardo' se oyó un murmullo entre la concurrencia y la madre de Hennes se levantó, volvió el crucifijo de cara a la pared y dijo:
-"Esperemos que él no lo haya oído, de lo contrario puedes tirarte una eternidad llamando a San Pedro a la puerta del cielo y nosotros tendremos que pasar años y años haciendo decir misas por ti, como si lo viera, ¡como si no tuviéramos nada más que hacer!"

(pp. 128-129)
***
Diálogo que sostienen tres niños amigos, Hennes -el protagonista-, Andrés y Luis, de diez años de edad. La acción transcurre en este momento en los años veinte del s. XIX, la región geográfica es la del Bajo Rhin:

"¿Qué creéis que tiene más poder destructor: un ejército de cien mil soldados o un grupo armado de sólo cincuenta mil hombres que defienden su hacienda sin recibir ninguna paga?
"[...]"
"Yo creo que los campesinos que luchan por defender lo que es suyo, éstos son más fuertes que los soldados que luchan por una causa ajena."
"Yo también lo creo"
"¿Y quién creéis que cuida mejor de su hijo, una madre que tiene cinco y se ocupa de las tareas de la casa o un aya que cuida al niño por dinero?"
"La madre, ¿no?"
"¿Por qué?"
"Porque quiere a su hijo"
"Oye", Luis empezaba a ponerse nervioso, "¿A qué vienen tantas preguntas? ¿Es un juego?"
"No lo sé. Os pregunto lo mismo que nos ha preguntado hoy el padre Gregorio y me gustaría saber si llegáis a la misma conclusión."
"Tú y tu eterno padre Gregorio. ¿Y qué conclusión es esa?"
"Ni yo mismo lo sé con seguridad. Ten un poco de paciencia", le pidió Hennes. Puso cara de concentración y prosiguió:
"¿Qué es más potente: un tunel de cincuenta metros muy oscuro o un candelabro de cinco brazos que ponemos en medio de ese tunel?"
"El candelabro, porque su luz ilumina el tunel"
"¿Y qué es más provechoso: cien hectáreas de tierra sin cultivar o cinco ínfimos granos de simiente que crecen en la tierra y dan fruto?"
"¡Ah, esto suena a Biblia! Ahora lo entiendo", observó Luis.
"Pues sí, ¡y qué!"
"¿Cómo que y qué? ¿Es que quieres darnos clase de religión? Desde que vas a colegio de curas..." "¿Qué?"
"Nada"
Luis prefirió no terminar la frase. Andrés, que además del catecismo debía aprender la Tora y la Cábala, había permanecido en silencio todo el tiempo y esperaba.
"¿No te interesa la pregunta de cuántos hombres necesitas para salvar del peligro a tu familia o a tu país?"
"¿Y esto qué tiene que ver con la Biblia?"
"Las preguntas que os he planteado nos las ha hecho hoy por la mañana el padre Gregorio y después nos ha hecho leer un párrafo del Evangelio de San Mateo. Allí hay una frase que hemos tenido que interpretar en lo que quedaba de hora: 'Vosotros sois la sal de la tierra.' He olvidado lo que seguía y también todo lo que el padre Gregorio nos ha preguntado a continuación..."
"... con sus triquiñuelas de jesuita..."
"... para ayudarnos a interpretarla. Bueno, al menos al final se me encendió la luz..."
"¡Caramba, caramba! Nuestro amiguito tuvo una visión."
"... una intuición, si lo prefieres, y después se esfumó. Una idea que hubiera podido retener de no ser porque justo en este momento un compañero me dio con el codo para pedirme un lápiz. Pero estoy a punto de volver a acordarme, y también tiene que ver con vosotros.
"¿De qué iba?"
"¡Venga, suéltalo ya!"
"¿"No tenéis vosotros a veces también la sensación de que debería venir alguien con una escoba enorme para barrer de una vez por todas toda la porquería que hay en este país? Los funcionarios corruptos, la pobreza, las enfermedades, el hambre, los barrigudos lameculos y lacayos, los obispos y arzobispos y [...]?"
"Pues sí, a veces también yo lo desearía. Pero, bien mirado, me basta con que nos dejen en paz."
"¿Y tú, Andrés?"
"A veces pienso que el mundo está ya tan podrido que lo mejor sería que lo volvieran a crear."
"¿Y no crees que puede salvarse alguna cosa?" insistió Hennes.
"Por una parte sí, por otra pienso que no tenemos la oportunidad de cambiar nada."
"¿Por qué?"
"Porque nosotros no somos muchos."
"¿Qué quieres decir?"
"Que no somos suficientes los que lo vemos así"
"¿Cuántos crees que deberíamos ser?", siguió preguntando Hennes.
"¡Cientos! ¡Qué digo cientos! ¡Miles! ¡Cientos de miles! ¡Muchos cientos de miles!
"Esto mismo pensaba yo, y por esto no hacemos nada y las cosas siguen como están. Y creo que ésta es la cuestión sobre la que he tenido aquella idea."
"¿Qué idea?"
"¿Cuántos hombres necesitas para salvar a tu país?"
"Todo el pueblo, o al menos, la mayoría."
"Entonces puedes esperar sentado."
"Pues como mínimo un ejército para conseguir el poder y hacer limpieza."
"Estás equivocado. Para salvar a tu país sólo necesitas un puñado de hombres. ¡Pero deben ser los mejores!"
Luis y Andrés miraron fijamente a Hennes.
"¿Qué quieres decir?"
"No lo sé aún. Sólo que hoy he tenido la intuición de que todo el tiempo había estado equivocado. No tienes que esperar a un redentor con un enorme ejército. Únicamente necesitas un puñado de hombres. Pero deben ser los mejores. Esto es lo importante."
"¿Y quiénes son los mejores?"
"Los que no quieren nada para sí."
De nuevo se quedaron mirándolo.
¿Y crees que existe gente así?"
"[Antes] cuando hemos sacado a María del hielo ¿por quién lo hemos hecho? ¿Por nosotros?
"No, claro que no."
"Aunque pudiera decirse que tú lo has hecho porque es tu hermana."
"Pero no es la tuya, y a pesar de ello tú no has dudado ni un segundo. ¿Y no te has sentido bien haciéndolo?
"Sí, por supuesto."
"¿Y lo has hecho sólo para sentirte bien?"
"No, no he pensado en esto en aquel momento."
"Pero no es lo mismo", objetó Luis, "cuando salvas a un país tienes que ponerte a su cabeza y, si te sale bien, te conviertes en su rey y entonces tienes una corona y una corte y al final te has convertido en lo mismo que ellos."
"Claro, porque lo importante es que no debes querer nada para ti."
"¿Como Napoleón, por ejemplo? También él empezó como salvador de Francia y al final convirtió la revolución en una monarquía. El poder lo pervirtió."
"Porque interiormente uno debe seguir siendo monje o soldado".
"Pero él era soldado."
"Seguramente éste era el problema, que pensaba más en la conquista de países ajenos que en la salvación de Francia."
"Yo creo que no está bien querer el poder para sentirse poderoso; en todo caso habría que quererlo para poner en práctica lo correcto", dijo Andrés.
"Pero entonces lo pierdes en seguida", añadió Luis.
"Seguramente ahí está la respuesta. Consigues el poder, pones en práctica lo que es bueno para tu país y luego abdicas."
"Y entonces suben de nuevo al poder los poderosos de antes y lo desmontan todo."
"No sé, no sé, siempre que pienso en estas cosas me da vértigo. Pero no hacer nada tampoco es ninguna solución, ¿no?"
"Mi padre dice siempre: el mundo sigue su camino y la vieja tierra no para de dar vueltas sobre sí misma, con nuestra intervención o sin ella, y dice que los budistas son los únicos que han comprendido que lo mejor que podemos hacer es integrarnos en la armonía de la naturaleza y dejar de intentar cambiar el mundo."
"¿Y esto no es inmoral?"
"¿Es que quizá es más moral enviar a cien mil seres humanos a la guillotina para conseguir una revolución que uno de sus generales al final convertirá de nuevo en una monarquía?"
Aquella tarde no consiguieron resolver las grandes cuestiones que ocupan a la humanidad, pero era la primera vez que que las intuían, y como fueron más las preguntas que plantearon que las respuestas que supieron darles nació en ellos una nueva inquietud, una especie de inquietud que no habían conocido hasta entonces.


(pp. 190-195)


Bernd Springer es profesor de lengua, literatura y cultura alemanas en el Departamento de Filología Inglesa y Germanística de la Facultad de Letras de la Universidad Autónoma de Barcelona.